Sénégal : le renouveau d’une destination

La situation géographique du Sénégal lui confère une des positions les plus enviées.  Sa façade Atlantique se présente comme la porte principale d’entrée de l’Afrique de l’Ouest doublée d’un carrefour à la croisée des chemins qui mènent vers l’Europe, les Amériques, le Moyen et l’Extrême-Orient. Que d’atouts…
 
Destination touristique emblématique par excellence, le Sénégal offre à ses visiteurs un accueil légendaire, une gastronomie particulièrement goûteuse, des paysages paradisiaques, des plages magnifiques et un climat des plus favorables. Que d’atouts…
 
Et puis dans le désordre : une population francophone, des prix largement compétitifs, une stabilité politique et une sécurité appréciable par les temps qui courent et enfin, voire surtout, le Sénégal ne se trouve qu’à 6 heures de Paris. Que d’atouts…
Alors tout va bien dans le meilleur des mondes ? Une chose est sûre, côté tourisme, ça devrait aller mieux. En effet, le Sénégal, destination historique pour le tourisme, est en train de mettre tous les atouts de son côté pour une relance durable de son tourisme, en s’appuyant bien entendu sur un avantage concurrentiel inégalable comme tient à le souligner Monsieur Mame Mbaye Niang, le ministre du tourisme (voir interview) : « Notre Teranga peut se traduire par hospitalité. C’est un héritage historique issu d’un brassage des peuples et des cultures. Il en résulte une tradition d’accueil et de partage ». Quel atout…
 
La relance de la destination est en cours. Elle s’accompagne d’un ambitieux plan de rénovation du parc hôtelier, de l’amélioration des infrastructures routières, d’un aéroport de classe internationale, d’une compagnie aérienne nationale, de suppression des visas et enfin pas le moindre des avantages : la réouverture du bureau du tourisme de l’Ambassade du Sénégal à Paris. Que d’atouts pour une franche et volontaire relance.
 

« Le tourisme, un gage de stabilité »

Quand le président sénégalais Macky Sall a prêté serment en 2012, il héritait alors d’un pays dont le taux de croissance était morose et le déficit budgétaire dépassant les 7%. Il a décidé de lancer un programme sous le nom de : « Grand bond en avant ».  Conscient de l’importance du tourisme pour l’économie de son pays, il a accordé à ce secteur un traitement de faveur comme il l’a rappelé lors de son intervention le 18 octobre dernier à Saly : « Le tourisme à une place prépondérante pour notre pays. Il contribue directement  à 7% de notre PIB. Mais son apport va au-delà : en création d’emplois, en lien social, pour la préservation de notre nature et la valorisation de notre patrimoine, pour la qualité de nos échanges. Le tourisme, c’est un gage de stabilité. »
 
L’une des première décisions, et de loin la plus spectaculaire, a été d’achever la construction de l’Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) à Dakar. Le chantier s’enlisait depuis 10 ans. En moins d’un an, il était achevé et se présente aujourd’hui comme un hub ultra moderne, de capacité internationale, capable d’accueillir des A380 et surtout à ½ heure de Saly Portudal,  le premier lieu touristique du Sénégal. Belle performance, d’une part pour désengorger Dakar et d’autre part pour rapprocher les visiteurs des centres de vacances.
 
 
 

Atteindre 1,5 million de visiteurs grâce au Plan de relance

En 2012, le nombre de touristes ne dépassait pas un million. Le plan engagé, dit PSE, consiste à se donner les moyens d’atteindre, dès 2018, 1,5 million de visiteurs et 3 millions en 2023. Certes c’est ambitieux, mais il requiert le soutien de la Banque mondiale et de grandes entreprises privées comme Van Oord, connue du grand monde par ses réalisations spectaculaires à Dubaï.

Les contraintes techniques et financières dues à l’instauration d’un visa biométrique se sont révélées être une catastrophe pour le développement du tourisme. Le mérite du président Macky Sall a été d’être sensible aux arguments des professionnels du secteur. C’est ce qu’il a confirmé publiquement à Saly : « On m’a demandé de supprimer les visas pour favoriser la relance touristique. Je l’ai fait même si c’était 50 milliards de francs CFA (76 millions d’euros, NDLR) de renoncement de recettes pour la caisse de l’État ». Les effets ont été immédiats. Dès la suppression des visas, la croissance des arrivées de visiteurs est repartie à la hausse. Le vrai problème, c’est l’aérien. Non pas en termes de capacité, mais en termes de cherté. D’où la décision de recréer une compagnie national, Air Sénégal, dans le but avoué de faire baisser les prix. À cette initiative se greffe la baisse des redevances aéroportuaires toujours pour rendre la destination plus compétitive. 

Un parc hôtelier agrandi

Restait la mise à niveau du parc hôtelier. Là encore, les autorités ont pris des décisions opportunes avec l’instauration de crédits touristiques pour accompagner les acteurs du tourisme dans la rénovation et les extensions de leurs offres. À cette initiative, des efforts de séduction auprès de grandes chaines internationales ont contribué à augmenter de 7% l’offre d’hébergement.
À titre d’exemple :

  • Sheraton 247 chambres
  • Lacoste-Hyatt 129 chambres
  • HôtelKarafi 202 chambres
  • Hôtel Azalai 203 chambres, etc.
  • Et bientôt un nouveau Club Med

Réhabilitation des plages

« Une destination balnéaire sans plage rendrait vain tout plan de relance », a affirmé le président Macky Sall lors de son allocution à Saly, à l’occasion du lancement des travaux de réhabilitation des côtes suite à l’érosion. C’est avec un financement de la Banque mondiale que commencent la mise en place de brise-lames et la restauration des plages même si certains hôtels ont encore de belles plages et sont bien fréquentés.

 

Casamance, zone touristique d’intérêt national

Le potentiel touristique du Sénégal reste exceptionnel. Encore faut-il le valoriser. Toutes les mesures impulsées par le PSE portent cette ambition en s’efforçant de couvrir tout le territoire. C’est le cas de la Casamance qui bénéficie d’un programme classé « zone touristique d’intérêt national ». Cette région, la plus septentrionale du pays, connue par sa nature et ses paysages réellement singuliers, mérite une attention toute particulière en raison de sa position géographique. Cette initiative doit apporter un gage de stabilité à ce lieu, qui par les hasards de l’histoire, se trouve séparé en partie du reste du pays par la Gambie. Les améliorations d’accès avec notamment les connections aériennes et maritimes renforcées, le pont en construction pour traverser la Gambie devraient, sans nul doute, contribuer à rendre la Casamance plus attractive encore, en particulier pour le Club Med, les autres hôtels et campements de la région.

 

Une nouvelle station balnéaire

L’amélioration de l’existant n’exclut pas la création d’autres pôles d’attractivité. C’est le cas avec l’aménagement d’une nouvelle station balnéaire à la Pointe-Sarène comportant 120 villas de luxe, un centre commercial, cinq blocs hôteliers de standing international, une marina, une réserve animalière dans une forêt classée et un parcours de golf. Ce projet phare du PSE est en bonne progression sous l’impulsion de la direction générale de la SAPCO (Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal), appuyée par la nouvelle équipe ministérielle.

Pour accompagner cette relance, notons la restauration de l’agence de promotion touristique, dotée d’un budget de fonctionnement et de promotion. La ré-ouverture du bureau de promotion à Paris s’inscrit dans cette dynamique. Enfin un effort spécifique a été donné à la réhabilitation de l’École nationale de formation hôtelière et touristique.
 
Avec une superficie de 196 722 km², le Sénégal est subdivisé en quatorze régions administratives. Lors du dernier recensement réalisé en 2013, la population est estimée à 13 508 715 habitants.

Source: www.quotidiendutourisme.com